Alors que la musique chrétienne connaît un essor considérable en République démocratique du Congo, Franck Mulaja, chanteur et figure incontournable de ce mouvement, lance une mise en garde contre sa commercialisation croissante. Selon lui, la vocation première de la musique sacrée n’est pas de générer des profits, mais de glorifier Dieu. Mulaja craint que la quête du succès commercial ne détourne les artistes de leur mission spirituelle.
« La musique sacrée (gospel) n’a pas pour vocation d’être une musique commerciale. C’est par l’évolution des choses qu’aujourd’hui la musique chrétienne fait entrer de l’argent », a déclaré le patron du groupe Échos d’adoration, soulignant le paradoxe auquel font face de nombreux artistes gospel dans un contexte où la popularité et les revenus financiers sont devenus des objectifs implicites.
Pour l’homme de Dieu, bien que le succès puisse permettre aux artistes de vivre de leur art, il met en garde contre les dérives commerciales qui, selon lui, risquent de pervertir la mission spirituelle de la musique gospel. « Lorsque nous mettrons l’aspect commercial en avant, nous détruisons tout », insiste-t-il, ajoutant que cette focalisation sur les gains financiers pourrait amener les artistes à concevoir leur musique pour satisfaire le public, plutôt que pour servir Dieu.
Dans cette logique, il évoque le danger d’une dérive où la quête de profit mènerait à des choix artistiques discutables, comme l’introduction de danseuses pour plaire au public. « Si nous continuons comme ça, nous aurons des danseuses parce que le client doit être satisfait », avertit-il, avant de conclure en appelant à un retour aux fondamentaux spirituels : « Que Dieu nous aide à vivre par sa grâce et à ne pas tomber dans la cupidité. »
Le message de Franck Mulaja résonne comme un appel à tous les artistes gospel de RDC à préserver l’authenticité de leur art et à rester fidèles à leur mission première : celle d’élever les âmes vers Dieu.