Le journaliste d’investigation congolais Israël Mutombo, réputé pour ses prises de position incisives, a récemment fait parler de lui en s’attaquant frontalement aux influenceuses des réseaux sociaux. Dans un discours rappelant les critiques récurrentes du rappeur français Booba à l’égard de ces dernières, Israël Mutombo accuse ces jeunes femmes de « vendre des illusions » à leurs abonnés, pointant du doigt un phénomène qu’il considère comme toxique pour la société, en particulier pour la jeunesse.
Lors de son intervention en direct de son émission phrase “Bosolo Na Politik”, le patron du groupe de presse Bosolo Na Politik n’a pas mâché ses mots. Il estime que les influenceuses, en quête de popularité et d’opulence, diffusent un mode de vie artificiel qui crée de fausses attentes chez leurs followers. “Elles montrent des vies luxueuses, des voyages, des cadeaux coûteux, mais à quel prix ?”, s’interroge le journaliste. Il pointe également la pression que ce contenu met sur les jeunes, qui se sentent obligés de se conformer à ces standards inaccessibles.
Une critique déjà partagée par Booba
Ce discours fait écho aux critiques du rappeur français Booba, qui a régulièrement dénoncé les influenceurs, et plus particulièrement les influenceuses, qu’il accuse de tromper leurs abonnés avec des placements de produits douteux ou des partenariats frauduleux. Israël Mutombo semble suivre cette même ligne, mais en y ajoutant un angle local, celui du contexte congolais où les réseaux sociaux jouent un rôle de plus en plus central dans la vie des jeunes.
Sango Mokonzi dénonce ce qu’il considère comme une dérive des réseaux sociaux en République démocratique du Congo, où certains influenceurs, par leur comportement, participent à “l’appauvrissement moral” de la jeunesse. “Elles sont dans les voitures et hôtel de luxe, avec un style vestimentaire séduisant, mais personne ne montre là où reste leurs parents. Nos jeunes ne rêvent plus que de célébrité rapide et de richesse instantanée, sans travail ni mérite. Et cela est en grande partie dû à ces modèles qu’on leur impose”, a-t-il ajouté.
Maria Ntumba défend sa team !
Les réactions ne se sont pas faites attendre. Plusieurs influenceuses congolaises ont pris la parole pour défendre leur métier et leur image. Maria Ntumba, cumulant plus d’un million de followers sur Tiktok accuse le journaliste d’avoir pris cette position car elle aurait refusé à son invitation de participer à son émission. Une réponse qui ne semble pas emballer la critique populaire.
Cette polémique relance le débat sur le rôle des influenceurs dans la société congolaise et, plus largement, sur l’impact des réseaux sociaux sur les jeunes générations. Si certains saluent le courage d’Israël Mutombo de mettre en lumière ces dérives, d’autres pointent une vision trop simpliste de la réalité. Les influenceuses, tout comme les autres créateurs de contenu, répondent avant tout à une demande et reflètent une société en pleine mutation, où la quête de reconnaissance sociale passe désormais par l’image et le paraître.
Il reste à voir si ses paroles feront écho au sein d’une jeunesse de plus en plus connectée et fascinée par l’univers des influenceurs.